Les envahisseurs : des créatures extraterrestres originaires d’une planète à l’agonie. Leur destination : la Terre. Leur but : en faire leur univers. David "Géron" Vincent les a vus (mieux: les a fait venir !). Pour lui, tout a commencé au cours d’une nuit d’errance, sur une route de campagne solitaire, alors qu’il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva. Cela a commencé par une auberge abandonnée et par un homme que le manque de sommeil avait rendu trop las pour continuer sa route. Cela a commencé par l’atterrissage d’un engin en provenance d’une autre galaxie. À présent, David "Géron" Vincent sait que les envahisseurs sont là, qu’ils ont pris forme humaine. Il doit trouver comment convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé. Et le cauchemar, ce soir, est un bien beau rêve qui se tient sur les planches du Spirit où l’UFO a atterri en douceur mais en puissance…!
Hé ! Phil, tu toucheras un mot à tes roadies pour qu’ils impriment dorénavant ta set list dans des caractères encore plus grands, hein ! C’est que la vue de notre Phil MOGG en a pris un sérieux coup ces dernières années, et qu’il risque un lumbago à force de se courber pour lire sa feuille collée sur les planches… D’ailleurs, à quoi peut bien servir cette set list dans la mesure où elle n’est même pas suivie ?! Sacré Phil, va : avec une voix en piteux état qui ne monte guère ni en puissance ni en hauteur, il se plait à singer Lemmy en éructant quelques Ace of Spade en guise de boutade et d’excuse. Qu’en sera-t-il des vocals d’UFO en fin de tournée…? Nonante minutes de concert ce soir, le minimum syndical est tout juste respecté alors qu’on pouvait décemment en attendre un peu plus, les gars. Les classiques des classiques sont exécutés proprement par un line up à 60 % originel, voire un peu plus si l’on prend en considération Vinnie MOORE qui n’a cependant pas les quasi 4 décennies de bouteille dont se targuent ses comparses sévissant au sein de l‘ovni.
En ce qui me concerne, la surprise du jour est sans conteste la présence de Barry SPARKS en lieu et place de l’historique et folklorique Pete WAY à la basse. Il assure à lui seul une prestation à l’image de son jeu : tout en rondeur, et sa transpiration n’est pas pour le show. Ayant pu l’apprécier et le côtoyer moulte fois lors des récentes tournées de Ted NUGENT en sa qualité de bassiste titulaire du Nuge, on peut dire que c’est un autre Barry SPARKS que je découvre ici, libéré du poids charismatique et egocentrico-maniaque de Nugent à l’égard de qui il n’assurait finalement qu’un rôle de faire-valoir, certes hyper-efficace mais docile et effacé. Ce soir, c’est un band member à part entière que je découvre, avec un son de basse couvrant presqu’une lead guitar anormalement faiblarde malgré des amplis assurant de part et d’autre des fûts une force de frappe manifestement démesurée pour l’exiguïté des lieux. Si c’est beau à voir et que ça le fait manifestement, les vumètres n’ont par bonheur (?) pas été poussés dans le rouge.
UFO sans les emblématiques Michael SCHENKER et Pete WAY reste néanmoins digne de ses 4 décennies d’exactions de par le monde. Reste à souhaiter que le feu sacré continue son oeuvre et qu’il n’emmène pas cet ovni trop loin de la planète Terre. Quoi qu’en pense David "Géron" Vincent….