Rush 1 de 2. Quatre jours au Canada pour deux concerts d’affilée de Rush, le Vapor Trails Tour 2002 négligeant et ignorant à nouveau l’Europe. 17 octobre 2002 : Bruxelles-Amsterdam-Montréal en bon vieux 747, installés au dernier rang de l’appareil, section all you can drink & smoke : que rêver de mieux ?! Voiture de location à l’arrivée à Montréal et direction illico presto les Laurentides au Nord de la métropole, manière de se dénicher un petit motel sympa et surtout au vert dans les collines boisées de l’arrière-pays, au milieu des lacs et de nulle part. On se dirige instinctivement vers le village de Morin Heights que l’on visitera le lendemain, petite bourgade perdue non loin de laquelle habite Neil Peart et où est implanté le légendaire Le Studio – qui a vu Rush accoucher de ses albums historiques, et par lequel sont passés les plus grands (de Police à Tina Turner, des Rolling Stones à Brian Adams pour ne citer que ceux dont j’ai mémorisé le nom apposé en dessous des disques d’or décorant les galeries). Nous sommes en plein été indien, les forêts sont superbes, étincelantes, rougeoyantes et brûlantes de mille couleurs: un vrai décor de carte postale, nous n’aurions pas pu mieux tomber. Découvrant au détour d’un chemin de terre battue la voie menant à ce fameux Le Studio, nous l’empruntons sans trop y croire et y arrivons dans ce décor bucolique de collines, de forêts et de lacs où ont été tournées quelques vidéos de Rush alors en pleine session d’enregistrement.
Nous allons jusqu’à sonner à la porte de cette immense villa en bois adossée à la colline, n’espérant évidemment pas être autorisés à y pénétrer – mais qu’avons-nous à perdre ? A notre plus grand étonnement, le patron des lieux – Stacy Le Gallée – nous ouvre et… nous invite à visiter l’endroit au vu de notre long voyage et de notre sympathique spontanéité (de notre naïveté ou de notre candeur?). Moments poignants où nous parcourons les différentes installations techniques et arpentons les couloirs, arrivant finalement dans le fameux studio d’enregistrement décoré de son immense baie vitrée offrant une vue plongeante sur le lac et les forêts peuplant les collines avoisinantes.
On se croirait en pleine vidéo de Rush, on croirait faire partie intégrante des pochettes que nous avons usées des yeux pendant des années. Séquence émotion : jamais nous n’aurions imaginé il y a deux jours seulement pouvoir franchir ces portes – ni même d’ailleurs trouver Le Studio et y accéder ne fut-ce que de l’extérieur ! La journée se termine à Montréal que nous regagnons fin d’après-midi, pour rejoindre le Bell Center – pardon : le Centre Bell (ex-Centre Molson où j’ai d’ailleurs rencontré Ted Nugent deux ans auparavant) – cette immense salle où nous attend An Evening with Rush. Autrement dit : trois heures de concert, puisque depuis quelques temps maintenant notre trio gratifie son audience de longs concerts sans première partie. Que rêver de mieux ?! La salle est immense (pour qui connaît le dvd Exit, Stage Left qui y a été tourné dans les années ’80) et le concert est d’une intensité formidable bien que nous ne soyons cependant pas idéalement bien placés.
Et quel répondant de la part du public : on est bien au Canada, et entre Canadiens s’il vous plait… ! Le décalage horaire aidant, la fin de soirée est particulièrement pénible sur la route nous ramenant vers notre motel dans les vertes Laurentides. A moins qu’il ne s’agisse de notre after dans une cabane de bois…? Une longue journée nous attend demain mais la soirée valait assurément le déplacement, le concert valait le voyage, et la journée valait son pesant d’or en émotions, surprises et découvertes. Tabernacle !