RUSH : 7 de 7 ! Le dernier concert de la tournée européenne ; notre dernier concert par la même occasion également, deux jours après celui de Paris. Après un après-midi de rêve en compagnie de Neil à Amsterdam, muni de mon pass photo, je végète dans un sombre et tristounet couloir backstage en compagnie de la dizaine de photographes accrédités pour le concert tandis que l’Ahoy se remplit lentement mais sûrement. Le tour manager nous répète à l’envi (comme si tous les photographes présents étaient comme moi un néophyte en la matière !) qu’aucune photo ne peut être prise au flash et qu’il est bien clair que nous n’avons que les trois premiers morceaux pour nous lâcher. Le concert de Primus en première partie me permettra de tester quelques réglages – c’est vrai qu’avec l’argentique, pas question de mitrailler quelques centaines de photos pour espérer n’en conserver que les meilleures. Autre temps, autre époque… Fin de l’entracte : nous sommes ré-invités à nous avancer au pied de la scène, nous faufilant frontstage entre celle-ci et les barrières contenant les milliers de spectateurs, slalomant pour ma part entre les gars de la sécurité figés comme des statues. Mon cœur bat la chamade : non seulement je me retrouve à la meilleure place qui soit, mais qui plus est avec mon appareil photo et trois morceaux pour flasher sans vraiment de droit à l’erreur. RUSH arrive sur scène, et je me retrouve à un petit mètre d’Alex, puis de Geddy – Neil est évidemment un peu plus loin derrière ces fûts.
Mais Dieu que c’est lent un film qui se rembobine une fois la 36ème photo réalisée ! Je ne tire « que » trois films de ces moments magiques – comme à nouveau dans un rêve si je n’avais ces clichés comme seule trace tangible de ce quart d’heure hors du temps. Dans ma précipitation durant le show, j’ai dû bousculer involontairement un confrère photographe car il me rend sans équivoque la pareille (pas l’appareil !) au moment de tirer ma dernière photo alors que le tour manager nous insigne l’ordre d’évacuer le frontstage à coup de faisceaux lumineux sortant de sa lampe de poche.
Je dépose, comme mes collègues, mon matos dans une armoire sécurisée backstage – rejoignant la salle pour le reste du show. Et quel show. Trop court, toujours trop court, une prestation de Rush qui n’en est pas encore à ces concerts de trois heures (mais seulement deux…).
Dernier coup de cymbale, dernier coup de basse, dernier riff: la tournée européenne s’achève. Notre mini-tour d’Europe également par la même occasion… Retour vers la Belgique après une journée d’anthologie : après-midi en tête-à-tête avec Neil à Amsterdam, et show en front stage le soir même à Rotterdam. Il est de ces journées magiques qu’on voudrait répéter à l’infini… A quand la prochaine tournée…??